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Et On Replonge…

26 février 2015 - Non classé, Perso, THS - 1er Mois

[TW psychiatrie, hôpital psychiatrique, médicaments, suicide, self-harm, mal-être, chantage affectif]

25 février 2015 :

Aujourd’hui, au moment où j’écris cet article, il est 6h35 du matin.
Je suis admis à l’hôpital depuis 21h11 la veille.
Je vous explique.

Dimanche :

Ma mère me téléphone vers 10h pour me décrire sa détresse, suite à l’entrevue de vendredi.
« Oui, mais a chaque fois que je rentre dans une pièce, je pense à toi […] »
Je lui explique que c’est parce qu’elle n’a pas coupé le cordon. Que je serais parti en étude n’importe où, sans ce « problème » en plus, ça aurait été pareil.

Je me sens mal. Je demande à Damia de me donner 4 anxiolytiques.
Elle me les donne m’avertissant que je n’en n’aurais pas d’autres de la journée.
Elle va à la douche mais oublie de cacher la boîte et je saute dessus.
J’attends d’entendre l’eau couler pour les prendre. J’en prends 18.
Je veux mourir. Ou être dans le coma.

Rien ne se passe.

Mardi :

Je plane un peu, mais rien d’alarmant. J’arrive à me scarifier les cuisses encore plus facilement qu’avant. Plus profondément.
Je veux voir le sang couler. La douleur partir. Je trouve la cachette de Damia et prends les 8 derniers. Ensuite, je cours à une pharmacie afin de m’en refaire un stock. La pharmacienne refuse. Je retourne enragé à l’appart.

Je suis en manque. Je veux mes Lysanxia.
Je revois sans cesse cette petite pilule de 10mg.

Je tremble.
Damia est très déçue de mon comportement.
Nous allons au local de l’association. J’y amène mon violon et ma clarinette dans l’espoir d’en jouer.
J’en joue un peu, et plus je joue, plus je déprime. Je suis nul. J’ai perdu mon niveau. Le son n’est plus le même. Et je suis encore en manque.
Il est 17h. Damia et moi devons quitter le local. Je suis branlant.

Je ne tiens plus sur mes jambes, je plane complètement. Je tremble toujours.
Finalement, mon Papa de Cœur appelle le 15. je suis amené en ambulance au CHU de Dijon.

21h10 : Nous arrivons à l’hôpital. Je suis genré au masculin par un personnel très compréhensif.
22h : Damia qui est en salle d’attente vient me voir car elle s’inquiète.
23h : je tombe de fatigue. Mais je ne dors pas.

Mercredi :

01h : Je somnole, Damia veut me voir. On la refuse.
3h20 : Je suis admis aux urgences psychiatriques. On attend le psychiatre.
05h : Je me réveille, l’interne en médecine psychiatrique vient d’arriver. Nous parlons. Il me propose un internement pour un suivi médicamenteux. Donc internement psychiatrique sur courte durée.

J’aurais des anti-dépresseurs, et peut-être mes lysanxia. Le toubib nous parle à Damia et moi.
Et nous laisse seuls. Démunis. Je serais transféré dans la journée. Damia fait la liste pour ma valise.
Je me retrouve là, aux urgences psychiatriques, seul. Damia est allée préparer mes affaires.

06h : Je suis transféré en hôpital psychiatrique car les scarifications ainsi que les idées suicidaires sont alarmantes.
Pourtant, je vais bien, n’est-ce pas ? Je compte me fiancer, vivre tranquille… Mais cette idée de mourir ne me quitte pas depuis mes 12 ans.
11h : On m’emmène en ambulance à l’hôpital psychiatrique.
11h30 : Damia et moi sommes en salle d’attente.

On vient me chercher pour un entretien avec une infirmière accueillante.
Très gentille.

Au cours de l’entretien, je me rend compte que je fais des sur-consommation qu’après les appels larmoyants de mère. Chantage affectif. L’infirmière me le dit elle-même. Elle en est d’ailleurs choquée.
Quand je reviens, on me dit que Damia ne peut pas rester là, alors on la fait partir. J’ai le cœur brisé.

12h30 : On m’installe seul dans une salle pour aller manger. Je n’ai pas faim. Je grignote deux ou trois bouts de pomme de terre.
Je suis fatigué.
Je veux Damia.
14h : Je ne devrais pas tarder à voir le psychiatre.

J’ai fini par voir un interne psychiatre, un médecin généraliste et on m’a appelé.
Ils ont une chambre pour moi.

 

3 réflexions sur “ Et On Replonge… ”

Abel Joshua

Courage Tomboy, la lumière au bout du tunnel est là, tu ne l’aperçois pas pour l’instant, mais elle est là, ne perds pas espoir il y a de nombreuses personnes autour de toi qui t’aiment

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st-sauby

oui tout simplement courage Tom!
C’est très dur mais tu ne peux pas lâcher : pour toi, pour Damia, pour tous (et toutes) les autres,…!
D’énormes bisousss!!

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Phlune

Salut man

J’ai passé du temps, moi aussi, en psy, pour des raisons un peu voisines …
Le truc, dans ces endroits-là, est l’impossibilité d’en penser la sortie, l’éloignement l’oubli …
Pourtant on peut.
La vie est têtue, c’est elle qu’il faut que tu laisses se réinstaller …
Là où tu es, il se peut que le mot « patience » te semble vide de sens.
(La patience, c’est ce qu’il y a de plus long à apprendre).
D’ici-là temporise, essaie de te reposer, de pas partir dans tous les sens, d’assumer une thérapie volontaire et choisie, et tu veras revenir la petite fleur obstinée de la confiance. Mais faut la laisser pousser, après l’incendie, elle hésite un moment, et puis elle revient…
Toujours.
Pas parce que tu es meilleur que les autres, mais parce qu’aimer la vie est le seul truc qui soit vraiment naturel, au fond …
Bisoux
Phlune

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