Menu

Incompréhension.

2 janvier 2015 - Non classé, Perso

[TW transphobie, suicide, mort]

Plus le temps passe, plus j’y pense, et moins je comprends.
Je cherche.
Le comportement de mes parents.

Je veux bien et peux comprendre que ce soit irréel pour eux que leur enfant veuille entamer une transition. Que c’est inimaginable.
Mais bon. Ça fait huit mois et demi, maintenant. Huit mois et deux semaines.
Il faudrait penser à agir.
Je ne comprends pas qu’avec l’éducation que j’ai pu avoir ils agissent comme des partisans de LMPT.

Enfant, ils m’ont habillés de toutes les couleurs. Pas plus de rose que de bleu.
Pas plus de robes et jupes que de pantalon. Bien au contraire même. Des robes/jupes, j’ai du en avoir trois à tout casser.
Et les jouets, parlons-en des jouets.
J’avais plein de Barbie, je les demandais, j’en avais. Je m’y amusais surtout pour les petits accessoires.
J’avais aussi des petites voitures et des tracteurs.
Mes parents ne me refusaient pas ces jouets. Qu’ils soient « pour les filles » ou « pour les garçons ».
Pour eux, les jouets n’ont pas de sexe, ni de genre.
Et ils sont rare, les parents qui pensent ça.

Ils ont tout compris sur les stéréotypes de genre.
Ils ont tout compris sur l’éducation qui n’a pas de genre.
Que dire ?
Rien. À part que je ne comprends pas.

Comment peut-on être si simple pour l’éducation de son enfant, lui donner cette liberté, mais en même temps être aussi con sur les thèmes de l’identité de genre.
Ce n’est pas parce que nous sommes une minorités que nous sommes inexistants. Que nous sommes fous.

Les gens qui naissent avec une neuroatypie sont peu nombreux. Ce n’est pas inscrit dans les gènes, ce n’est pas d’origine biologique. C’est très difficilement explicable. Et pourtant, ils existent. Ils sont bien là, cachés, se noyant dans leur souffrance ou arrivant tant bien que mal à s’adapter.

La dysphorie de genre, c’est pareil. C’est là, mais on ne sait pas vraiment d’où ça vient. Et ça concerne peu de gens.
Je ne comprends pas.

Parlons de Leelah Alcorn, jeune fille trans qui s’est donnée la mort il y a environ une semaine, aux USA, dans l’Ohio.
Elle était fille de parents très croyants. Elle leur a raconté son ressentis, un jour. Qu’elle était une jeune fille, et non un jeune homme.
Sa mère la reniée. Elle ne peut pas être une fille. Dieu ne se trompe jamais.
Elle s’est donnée la mort après être passée par des thérapies de conversions, et divers épreuves transphobes soutenues par sa mère.
Leelah voulait que sa mort serve pour la cause des personnes trans. Un suicide de plus. Nous sommes les seuls à nous alarmer.

Leelah est sortie un matin, après avoir publié sa lettre d’adieu sur son blog. Elle s’est jetée sous les roues d’un semi-remorque.
La violence. Il y a de la violence dans son geste.

Je ne comprends pas sa mère.
Sur son compte facebook, elle a posté un statut dans lequel elle explique que « son fils » est sortie un matin se promener et s’est faite renverser par un semi-remorque.
Elle précise bien les trois prénoms masculin de son enfant. La genre au masculin.
Elle n’a pas compris.

Serait-elle morte vainement ? Pour moi, ce sera un non, négativement non.
À titre posthume, elle est devenue un triste exemple.
Les médias internet salissent sa mémoire. Ils mélangent tout.

Sur Métronews, par exemple, ils parlent d’elle au masculin.
Et mélangent intersexe et transgenre.
Ils bousillent sa mémoire. N’a-t-elle pas assez souffert ?

Est-ce si dur de se renseigner un minimum et de faire correctement un article ?
À moins que vous soyez tellement dans la compétition « Qui publiera le premier » que vous en oubliez le respect.

Leelah voulait faire réagir. Montrer que le mal-être dans un état de dysphorie de genre est violent. Vous n’avez retenu que le coté « freak show ». « La trans qui se suicide ». « Il y avait donc une trans aux USA ».

Il faut vous réveiller.
1 enfant sur 500 se trouve être transgenre.
Et encore, on ne parle pas des invisibles. Ceux qui, soit se cachent par peur, soit ne comprennent pas encore ce qui leur arrive et qui s’adaptent comme ils peuvent. Souffrant en silence.

Des personnes trans, il y en a partout. Pas seulement chez monsieur et madame Alcorn.

Voilà.

Incompréhension.
De cette société.
Des gens.
De mes parents.
De cette « norme ».

Je veux agir pour Leelah. Pour les autres personnes trans. Celleux qui souffrent en silence et celleux qui crient pour leurs droits. Nous tous.

2 réflexions sur “ Incompréhension. ”

maman blogueuse

Je suis venue plusieurs fois sur ton blog et il y a toujours de bonne infos pour les mamans.

Répondre
    Tomboy

    C’est agréable de savoir que des mamans se soucis un peu des personnes trans, nous comprennent et tout !

    Merci de vos passages ici 🙂

    Répondre

Répondre à Tomboy Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *