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Les CIGaLes et la Fourmi.

28 novembre 2014 - Non classé, Perso
[Dans cet article, tous les éléments masculins me concernant étaient au féminin à «l’époque»]

Comment j’ai atterri à CIGaLes, l’asso LGBT de Dijon ? Et comment j’ai rencontré Damia ?

* * *

Jeudi 27 mars 2014. Il est 17h30. Je suis à la fac, en cours d’outils de recrutement et honnêtement, je me fais chier.
Je jette donc un œil sur Facebook, à partir de mon téléphone portable.
«J’aime» la page CiGaLes Centre LGBT Dijon depuis deux semaines environ, je vois donc apparaître sur le fil d’actualité un statut.  » Ce soir, comme chaque jeudi dès 20 heures, temps convivial au local !  »

Je réfléchis. Ça fais un moment que je veux aller là-bas, mais je ne sais pas comment y aller, et en plus, je connais personne… J’hésite. J’y vais, j’y vais pas…
Puis je poste un commentaire demandant de l’aide pour trouver ce local.

Puis on me répond. Cécile en premier, puis Damia. Ça ouvre à 20h. Or, je finis mon cours à 20h.
Pas envie d’attendre plus longtemps. À la pause de 19h, je rentrais chez moi me préparer pour y aller.

* * *

Je galère mais je finis par trouver. Alexandre et Cécile sont les premiers arrivés, ils s’occupent de l’ouverture du local ce soir-là.
Je rentre. Ils se présentent et pendant que Cécile prépare les verres et les boissons, Alexandre et moi sommes assis sur un des canapés, le canapé rouge qui aura plus tard une signification particulière, et il me débite tout un tas de trucs sur l’association. Honnêtement, il allait tellement vite, que j’ai pas compris, ni retenu grand-chose à l’époque.

Quelqu’un rentre peu après la fin du speech d’Alexandre. Une nouvelle. Il lui fait le même discours, ce que je trouve marrant, parce qu’il va aussi vite et elle a l’air aussi paumée que moi.

D’autres gens rentrent. On se fait tous la bise, on donne son prénom, et on tente de retenir tant bien que mal ceux de tout ce monde, puis on se tutoie. L’ambiance me plaît.

Je ne parle avec personne. Trop intimidé.
Et même si je suis un des leurs, je découvre à ce moment-là, et à partir de ce moment-là que la société a et nous renvoie à tous une image très fausse des LGBTs.

Les homos ne sont pas tous des hommes hyper efféminés ou des femmes camionneuses !

Et les personnes trans ? Honnêtement, c’est après, sur facebook durant la semaine suivante que je m’apercevrais de la présence de trans au sein de l’association.
Bah oui. Ça ne se voit pas que telle femme n’est pas une femme cis.
Ou que ce jeune homme n’est pas un homme cis.

C’est là que, inconsciemment, je suis devenu blasé de cette société où tout est comme tout le monde et ceux qui ne le sont pas sont bien stéréotypés et exagérés pour bien les démonter et les faire « devenir normaux ».

Bref.

Ensuite, disons une demie heure ou trois quart d’heure après mon arrivée, une grande dame au cheveux longs bouclés et blonds entre avec élégance.
Elle dit bonjour à tout le monde.
Elle dépose un paquet de chips ainsi qu’une bouteille de vin ou de soda sur la table, replie son sac cabas, le range dans son petit sac gris couvert de badges de diverses associations LGBTs et s’assoie à côté de moi.
Sur ce canapé rouge.
De suite, je remarque quelque chose : Elle a les yeux bleus.

Elle me parle. Je suis hypnotisé par ses yeux.
C’est Damia.

Toute la soirée, nous parlerons de nos études, des régions qu’on a connu.
Elle a cette accent marseillais, qui ne me laisse pas indifférent. Elle a passé sept ans à Marseille. J’y ai plus ou moins vécu.
Mais le sud, ça me connaît.

Puis je me demande intérieurement : « Mais qu’est-ce qu’elle fait ici ? Serait-elle une de ces gay-friendly qui se battent pour nos droits ? »

Puis elle me montre son pendentif. Le sigle lesbien.
Ah !
Ah ben.
C’est bien la lesbienne la plus féminine que j’ai jamais rencontré !
Pour le « passing » lesbien, à part ça, comment  » on sait  » ? Ben… À part le lui demander…

Bref.

Nous parlons toute la soirée, interrompus de temps en temps par les bonsoirs des membres qui arrivent, puis plus tard, par les bonsoirs des membres qui repartent.

Vers 22h, arrivent Émeline et plus ou moins à cette heure-là Gary. Ils sont les deux meilleurs amis de Damia. Ils ont l’air tous les trois très proches.

Nous resteront à discuter tous plus ou moins jusqu’à une heure du matin. C’est Emeline qui me ramènera moi et deux autres Cigales chez nous.
Ça m’a beaucoup surpris, elle me connaît à peine et me propose de me ramener chez moi !

Damia rentrera seule, elle n’habite pas loin.
Cette séparation me fait quelque chose que je ne saurais expliquer à ce moment-là.

Voici comment été mon premier soir à CIGaLes. C’était très intéressant, et ça m’a permis d’ouvrir mon cercle LGBT autour de moi (j’étais isolé de ce monde depuis que j’ai découvert qu’en tant que fille j’étais homo, donc pendant sept ans) et maintenant, je connais pas mal de monde avec qui je m’entends bien !

 

Une réflexion sur “ Les CIGaLes et la Fourmi. ”

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