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Un Endoc’ Pas Si Terrible.

15 avril 2015 - Non classé, Perso, THS - 3ème Mois

Hier, je suis exceptionnellement sorti.

Je suis allé chez mon banquier le matin, ça s’est très bien passé, je reprenais de l’assurance en moi.
Puis l’après-midi, je suis allé me faire couper les cheveux, ils étaient trop longs.
La coiffeuse m’a reconnu et m’a fait la même coupe que la dernière fois.
Très sympathique.

Vers 14h, on téléphone à un chirurgien pour la mammectomie qui pratique cette opération sans obligation de testostérone ou de X années de suivi psy.
J’obtiens un rendez-vous pour le 23 septembre.
Je suis heureux.
Je suis de nouveau motivé, j’espère vraiment avoir mon changement d’ordonnance ce soir, chez l’endocrinologue.

Je fais 8 lettres de motivation pour 8 collèges et lycées, pour être assistant d’éducation.
Imprimées, pliées, et prête à l’envoi.
Je reprends encore confiance.

J’ai envie de faire des études de musique.
Au conservatoire si je suis pris, sinon en fac de musicologie.
Il faisait beau et chaud, avec Damia on s’est promené dans Dijon.
Mais j’étais vite de moins en moins à l’aise.

Tout ces gens.
Je constate que mon reflet m’obsède.
Je ne vois que mon fessier proéminent.
Je ne suis plus du tout à l’aise. La boule d’angoisse revient.
On se dirige vers la poste. Elle ferme exceptionnellement à 17h30.
Il est 17h31…

Nous sommes donc allés rapidement dans le cabinet de l’endocrinologue où nous avions rendez-vous. Il était presque l’heure, en plus. S’asseoir et s’isoler. Vite.

Nous sommes en salle d’attente.
À 18h15, nous entrons dans son bureau.
« Alors, apparemment, ça ne va pas ? »
Ben non.
« Bon racontez moi. »

Je lui raconte.

Les pics de testostérone, la fatigue, l’énervement, le moral qui tombe au bout de deux semaines après injection, etc.
Je lui demande de rapprocher les piqûres.
Faire 1/2 ampoule toutes les deux semaines au lieu de 1/2 ampoule toutes les quatre semaines.

Il me ressort la même excuses qu’avant « les fesses comme une passoire », et me dit que pour en arriver jusqu’au tentative de suicide, il faut sûrement réduire la dose. C’est que j’ai trop de testostérone.

Il a rien compris.
Je n’ai PLUS de testostérone dans mon organisme au bout de deux semaines.
Plus d’hormones, rien.
Pas « trop de testostérone »

Et il me dit qu’il faudra sûrement arrêter l’Androtardyl.
Je suis sous le choc.
« Et trouver une autre solution : ingérable, en gel… »
« Ingérable » ? Vraiment ? Je pense immédiatement à la Pantestone, ces comprimés qui doivent être éradiqués de n’importe quel livre de médecine.

Vu l’état dans lequel était l’autre FtM à cause de ça, merci bien, je tiens à ma santé mentale, ma dignité et ma peau.
Et il me dit alors de faire une prise de sang le plus rapidement possible (car je suis à une semaine et demi de ma dernière injection) et une autre dans deux semaines (la veille, ou le jour même avant ma prochaine injection)

Je lui demande si on ne peut quand même pas essayer 1/4 d’ampoule toutes les deux semaines, histoire de pas rester deux semaines sans rien dans le corps.
Deux petits mois.
S’il vous plaît.
Pour tester.

Prise de sang d’abord.

Je suis sorti, déçu.
Je vais vers la secrétaire (adorable) je lui dit qu’avec l’ALD, je n’ai rien à payer. Normalement.

55€ (au lieu de 75€).
Ah bon.
Bon ben… Je sors ma carte bancaire, je suis pas dans un moral folichon.

***   ***   ***   ***

De retour à l’appart, je me jette sur le lit.
Complètement abasourdi.
Je suis de nouveau comme douze heures auparavant.
Sans confiance en moi, sans plus aucun but.
Il y a moins de dix jours, j’avais envoyé un mail au GRETIS de Lyon. La SoFECT. Pour avoir des renseignements pour peut-être y entrer.
Pas eu de réponse.
C’est ma dernière chance.

Alors je leur renvoie un mail montrant ma motivation et volonté à y entrer.
C’est pas forcément la meilleure solution, mais c’est la dernière.

Aujourd’hui, lendemain de cette folle journée, je me réveille.
Je ne suis pas encore allé faire ma prise de sang.
Je n’ai pas manger non plus.

Je n’ai plus faim.
Je ne veux plus me lever.
Je ne veux plus poster mes Cvs.
Je n’ai plus aucun but.

 

J’attends juste un mail du GRETIS.

 

J’attends leur réponse.

9 réflexions sur “ Un Endoc’ Pas Si Terrible. ”

Phlune

J’ai toujours écrit au Grettis des lettres en papier.
MJ me répondait dans les 15 jours.
Le protocole n’a pas été interminable, parce que j’y suis rentrée déjà hormonée depuis un an en disant clairement qu’il n’était pas question d’arrêter. On ne m’a pas demandé d’arrêter. J’étais stable, et sûre, (aux sens de « sûre moi » et « fiable »), et assez indépendante de la critique, cela simplifie les choses.
Le Grettis ne traitera sûrement pas tes sautes d’humeur …
enfin, il y a comme un doute sur ton endocrino (je connais pas assez le trip FtM pour affirmer, là).
Ton titre est un peu débile : sérieux, tu te poses vraiment la question « Arrêter le THS ?
Ben alors ! La question serait plutôt de le faire correctement, ce traitement : il faut qu’il y ait un ACCORD avec l’endo, pas une prescription venant d’en haut à quelqu’un qui prend sans comprendre, …
Et si tu es tourmenté de pas comprendre, ben faut continuer l’étude, voilà l’affaire …
(Je me moque de toi, mais c’est sans méchanceté, j’espère que tu le sais.
La transition, c’est de toutes façons une école de patience …)

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    Tomboy

    Bah j’enverrais un courrier, mais encore faut-il que j’ai leur adresses (que je ne trouve pas :/ )
    Non, quand je disais « fin du THS » c’est : « Va-t-il me faire arrêter le THS car mauvaise tolérance des hormones ? »

    Pour le Grettis (oui avec deux « t », lamentable erreur de ma part) je lui dirais que pas question d’arrêter mon THS, que je rentre là-dedans mais j’arrête rien !

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Sagamore

Bonjour

Au vu de ce que tu écris il faut peut être se demander si la transition n est pas plus un problème qu une solution. Elle est sensé apporter un bien être pas mettre au 36 eme dessous. Ton mal être peut venir d ailleurs.

Il serait peut être judicieux de mettre en stand by les choses le temps d y voir plus clair.

Appelle le gretis pour prendre rendez vous. Prends le temps de réfléchir par toi même et pour toi même. Sors un peu du prêt a penser associatif.

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    Tomboy

    Je sais que ma transition est la meilleure chose qui me soit arrivée.
    Je faisais plus de tentative de suicide que je n’en fais maintenant.
    Depuis que les changements se sont effectués, je me sens plus à l’aise avec mon corps. (trop de hanches, mais j’y travaille)
    Quand le taux d’hormones est instables, forcément que ça va pas moralement.

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      Phlune

      Pis d’abord faut deux « S » à chaussettes, pffff

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Nemo

Salut Tom,

Juste pour te dire que tu n’es pas à strictement parler à la merci du bon-vouloir de cet endoc, dans la mesure où à partir du moment que tu as ta première ordonnance de T, tu peux la faire renouveler par unE généraliste… voir aborder avec lui/elle un changement de posologie. Tu vas me dire qu’en l’état actuel des choses, tu ne te sens pas de repartir à la chasse aux médecins transfriendly, mais c’est une solution à explorer dès que tu pourras envisager plus sereinement de ressortir. Et surtout, si ça marche, ça t’évitera toutes les contraintes liées aux équipes de la SoFECT (à commencer par l’attente).

Accroche-toi, ça finira par aller mieux.

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    Tomboy

    Salut,

    Alors je sais très bien que je peux demander à ma généraliste de le faire, la preuve : Je lui ai téléphoné, elle a demandé l’aval de l’endoc’. En effet, pas tous.tes les généralistes sont chauds pour modifier une ordonnance de testostérone…

    Mais voilà, plus qu’à faire une prise de sang et attendre le verdict…

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maxftm

Écoute ton endoc, comment tu peux dire que tu manques de testo ? Tu n’en sais rien, t’es pas médecin. Et j’ai vu que tu t’amusais à prendre plus de la dose prescrite, bah bravo, arrête ces conneries c’est dangereux, tu pourrais le regretter.
Reste zen
Et dépense-toi aussi, ça fait du bien tu vas voir

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    Tomboy

    Sympa.

    Alors je vais répondre à ton commentaire

    De un : j’ai fait, depuis, les bilans sanguins, et lui et moi avons constaté qu’il s’était planté dans le dosage.
    Effectivement mon taux de testo décollait à peine dix jours après l’injection et diminuait fortement quatre semaines après.
    Il a donc rapproché les injections comme je savais pertinemment depuis le départ que c’était ça le problème.

    De deux : j’ai choisi de prendre une dose plus élevée afin de survivre jusqu’à l’injection suivante qui se trouvait être éloignée car une si petit dose se consomme rapidement dans l’organisme et me mettait en grand mal.

    De trois : le ton paternaliste que tu emploies ne me plaît guère.
    Dans une transition, il s’agit d’écouter son corps avant tout. C’est ce que j’ai fais et l’endocrinologue l’a compris.

    De quatre : je n’ai pas envie de faire du sport, je n’aime pas le sport. Je fais ce que je veux.
    Personne n’a le droit de me dicter quoi faire à part moi-même.

    Sur ce, bonne soirée.

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