[TW transphobie]
Après une année 2015-2016 assez rude, – clip transphobe de Florent Peyre, le Coming-Out de K. Jenner qui a engendré un déferlement transphobe autant sur la toile que dans les médias, du harcèlement transphobe ciblant les personnes militantes de Twitter provenant autant de randoms que du forum 18-25 de jv.com, et bien d’autres attaques directs ou non – quel est le bilan de cette année 2016-2017 ?
Dans les médias ?
La nouvelle série sur TF1 « Louis(e) », la loi sur le changement de prénom et d’Etat Civil, la sortie du film « Si j’étais un homme », et… C’est tout.
« C’est tout »
Si on réfléchit quelques minutes à l’influence de ces 3 points sur la vie du personne trans ça donne quoi ? Du positif ou du négatif ?
La série « Louis(e) », je n’ai pas eu l’occasion de la voir. Je me suis intéressé.e aux avis et ils étaient plutôt mitigés.
Certain.e.s mettent en avant l’effort de rendre visible les personnes trans, d’autres y voient un nid à clichés.
À vous de voir et vous faire votre propre opinion sur le sujet. Tout le monde ne voit pas la transidentité de la même façon. Des articles ont été publiés par/avec des personnes trans.
La loi sur le changement de prénom gratuit et libre sur simple déclaration en mairie.
Des justificatifs à donner, aucun concernant une transition médicale, c’est plutôt intéressant.
La loi sur le CEC (complet, cette fois-ci), toujours au tribunal, grosso modo comme avant. (Damia en parle ici)Avis mitigé sur ce point, donc.
Le film « Si j’étais un homme ». Je. Non.
Négatif. Très.
Rien qu’à lire le synopsis, c’est… Cissexiste, par conséquent transphobe.
Niveau visibilité, ça avance. Un peu, doucement. Au niveau médias en tout cas.
Au niveau association et militantisme ?
Le Refuge s’allie avec la SoFECT, l’association CIGaLes de Dijon qui ne donne plus de visibilité aux personnes trans, Stéphanie Nicot toujours à la présidence de la fédération LGBT, le CGLBT de Rennes qui continue toujours leur bonnes initiatives.
Moitié pas bien, moitié très bien.
Personnellement, comment se passe ma propre visibilité ?
Mon entourage étant principalement composé de personnes trans, j’ai pas trop à me plaindre sur ce point.
Mais quand je sors de cet entourage, comment ça se passe ? Mouaif bof pas terrible.
Je suis très souvent appelé.e au féminin, malgré mes 2 ans de THS. J’ai eu une transition rapide, des changements rapides, mais y a toujours ce truc, tu sais pas lequel, qui visiblement efface instantanément 2 ans de traitement et 3 ans de lutte personnelle.
Je pense actuellement à des amis, des connaissances qui restent dans l’ombre. Qu’ils aient commencé leur THS ou non, ils ont tous un pot commun qui n’avance pas. Ils sont ICI. Certains ont ouvert leur pot commun il y a peu de temps, d’autres attendent depuis presque 2 ans et demi.
On ne les voit pas, mais ils existent.
Le TDoV, c’est pour celleux qui peuvent être visibles, mais aussi pour celleux qui ne peuvent pas ou n’y arrivent pas.
Pour certains mec trans, s’afficher torse nu, les cicatrices post-opératoires visibles, c’est une forme de preuve, de combat. Montrer ses cicatrices comme un accomplissement. Certains ne le peuvent pas encore, certains attendent. C’est le moment de leur donner une chance.
Je ne peux pas parler au noms des femmes trans, vous pouvez toujours partager quelque chose en commentaire et je peux l’ajouter ici comme témoignage.
On a besoin de visibilité. Plus qu’une simple série sur une grande chaîne. On a besoin de visibilité positive.
Être trans, il y a des réalités tristes, sombres, mais certaines personnes ont besoin de sourire, de voir une diversité dans les genres, dans les personnes. Ce besoin de soleil, de couleurs, de bonnes nouvelles m’aident beaucoup.
Bien plus que les éternels rappels « Être trans c’est risquer ceci ».
J’en suis conscient.e, je suis pas seul.e à le savoir, on le sait toustes.
Quand une personne démarre sa transition et vient me parler en message privé pour me demander « Est-ce que c’est dur ? Est-ce que ça vaut le coup ? »
Je dois lui répondre quoi ?
Je ne vais pas lui dire que commencer c’est facile et que tout le monde sera gentil avec tout le monde.
Mais je ne vais pas lui dire « bienvenu en enfer » car c’est faux. Transitionner, c’est le faire pour aller mieux. Être bien avec soi-même (Avec ou sans hormones/opération/CEC). C’est se libérer, c’est savoir, c’est se comprendre et enfin se dire « je suis moi ».
Si vous voulez et pouvez aider des personnes à avancer dans leur parcours, vous pouvez relayer les pots communs, y participer si vous pouvez.
Vous pouvez aussi relayer du positif. Des jeunes qui voient leur transition s’ouvrir à elleux, des moins jeunes s’épanouir dans leur nouvelle vie, etc.
Le TDoV, c’est positif. On en a besoin.