[TW nourriture en fin d’article, poids, corps, dysphorie, menstruation]
L’anamnèse.
Qu’est-ce que c’est que ce mot, encore ? Que signifie-t-il ?
Ben… C’est tout simplement un mot scientifique utilisé en psychologie pour parler du passé d’une personne. Généralement le patient que l’on reçoit.
Donc là, mon article parlera des « indices » sur ma transidentité. Ce qui fait que j’aurais pu m’en rendre compte bien plus tôt.
J’ai récemment regardé des photos de moi enfant. De tout âge.
Et ce qu’on voit, sur ces photos, avant l’âge de quatre ans, c’est un petit garçon.
Cheveux courts, chemise à carreau vertes et noires avec un pantalon large et des chaussons bleus ou un pyjama tout bleu clair à mes deux ans et demi.
Cheveux courts également, salopette/short, jaune en haut et rayé bleu/vert/jaune, petites chaussures noirs, casquette à l’envers et lunettes de soleil bleu, pour mes trois ans.
Je ne jouais pas spécialement aux Barbies. Ni même au jeu de camions et voitures.
J’aurais voulu des jeux plus « pour les garçons », comme les action-man. Chaque matin, avant de partir à l’école, ma mère me collait devant la télévision le temps qu’elle se prépare pour m’amener à l’école. Et il y avait cette pub pour des action-man qui passait. C’était action-man plongeur, ou action-man lance-missile. Et je voulais chacun de ces actions man.
Disons que je jouais un peu avec les jouets dits « filles » et ceux dits « garçons », mais avec une préférence pour les jeux non-genrés.
Lecture, coloriage, musique, peluches, jeux de sociétés… Les Barbies, c’était uniquement pour les accessoires que j’y jouais.
Les tout petits accessoires minuscules comme les montres, les accessoires de sports, etc. Les poupées en elle-même, je me faisais les dents avec leurs mains.
Comme si je ne savais pas vraiment auxquels de ces jeux je devais jouer…
Plus tard, vers huit ans, c’est un peu comme si j’avais compris que étant né fille, je devais jouer à des jeux de filles.
Je n’aimais pas trop les poupons, mais les jouets de dinette et accessoires pour « s’occuper de bébé », ça passait. Mais assez rarement, en fait.
J’ai quelques souvenirs comme ça qui me reviennent.
Par exemple, une fois, chez ma tante, j’avais entre six et huit ans, je venais de me lever et j’allais dans la salle de bain.
Il y avait la mousse à raser et le rasoir de mon père, posés sur le lavabo. Vous me suivez ?
Oui, j’ai étalé de la mousse à raser sur mes joues, menton et le cou comme je voyais souvent faire mon père et j’avais commencé à enlever le protège lame du rasoir. Ma mère est entrée et ma enlevé le rasoir des mains.
Cette fois où, pendant un mois entier, chaque soir, je me cachais dans mon lit avec une chaussette bourrée de mouchoirs entre les jambes…
Oui, j’ai commencé tôt le «packing».
C’était dans mon pyjama, donc c’était chez moi, hein… En cachette…
Les magasins. J’en avais horreur. Une sainte horreur du shopping. Depuis tout petit, quand on m’emmenait dans les grandes enseignes de vêtements, c’était l’angoisse.
Ni mes parents, ni moi-même ne comprenions. « Mais toutes les petites filles aiment ça le shopping ! Regarde-les là-bas ! Elles doivent avoir cinq ans à tout casser, et elles regardent, demandent à essayer… Et toi, tu fais la gueule et regarde les babioles accrochées à la caisse. »
Avec le recul, je comprends mieux. Puis aussi, mettre-enlever-mettre-enlever des vêtements pour voir si ça fait «joli»…
Je m’habille pour pas être à poil, c’est tout…
J’ai toujours été attiré par ce qui est violent. Bien que j’aie fait de la danse moderne et contemporaine et de la gymnastique,
(Et bien d’autres sports, mais pas aussi genrés), je voulais faire de la boxe, du karaté, entrer dans l’armée… Bref : Taper, frapper, bouger.
L’adolescence. Parlons-en de l’adolescence.
L’arrivée de la puberté, des hormones dévastatrices et tout, et tout…
Première chose qui aurait pu mettre la puce à l’oreille de ma mère : la poitrine.
Elle a commencé à poussé dès mes dix ans et demi. À onze ans, on me dit qu’il faut que je commence à porter des brassières. Pardon ? Parce que ça va encore pousser ? Alors là, pas question !
Finalement, ma mère et ma grand-mère auront eu raison de moi.
Toutes les jeunes filles rêvent d’une poitrine généreuse. Bien fournie. À la taille parfaite.
Moi… Quitte à en avoir… Le moins possible s’il vous plaît…
Raté. Me voilà maintenant avec du 85B/C.
Mais heureusement, le binder est né, et je l’ai découvert cette année.
Les hanches. Pourquoi d’un pantalon de taille douze ans je passe à du trente-huit ?
Cul énorme. Hanches développées.
Le meilleur pour la fin : les règles. Les visiteurs menstruels. Les Anglais. La Mer Rouge.
Appelez ça comme vous voulez. Moi, c’est les Menstruosités, que je les appelle. Ou les Monstruations.
Quoi de mieux pour se sentir femme que les Menstruosités longues, abondantes et douloureuses ?
Oui, bon. Je passe les détails. Mais voilà. La nature m’a bien gâté. Pourri la vie aussi.
Je l’emmerde, Mère Nature.
Bref, maintenant, je fais un peu plus d’effort, pour au moins ressembler à quelque chose. Me conformer. En attendant.
Mais je vous avoue qu’il est de plus en plus compliqué de sortir, pour moi, maintenant.
Je n’ai plus l’envie, le courage et la motivation pour me montrer comme ça.
Je crois que j’arrive à un point de non-retour. Il faut qu’il y ait une avancée. Quelque chose pour me dire que je ne resterais pas comme ça toute ma vie.
J’avais commencé à travailler ma voix. J’ai arrêté, car c’était bien trop difficile de garder une stabilité là-dedans.
La semaine : voix grave, le weekend : voix « normale ». J’ai failli me planter avant mon Coming-Out… C’était trop risqué.
Le binder, lui, je le mets seulement quand je suis à Dijon. Je ne veux pas que mes parents le découvrent. Ils pourraient me le prendre ou le détruire.
Et le binder, c’est ce qui me permet de moins complexer quand je sors.
J’ai essayé le packing. ça rend bien, j’arrive à bien le mettre, mais… Hanches trop développées, donc, j’attends.
J’ai coupé mes cheveux dernièrement. Il y a un mois. J’ai une coupe à la Amaury Vassili. Encore trop long.
Je les ferais couper plus courts quand j’aurais maigri. Ça m’ira mieux.
Ce qui me motive à perdre du poids, c’est ça. Pouvoir au moins avoir un look androgyne. Laisser le doute aux gens. M’en amuser aussi, pourquoi pas. En attendant plus d’avancées, je me contente de modifier mon comportement. Manger plus de viandes et de légumes, par exemple, marcher au lieu de prendre le bus/tram.
Quand à mon «comportement masculin», je l’ai autant chez moi que chez mes parents.
Seulement, avec eux, c’est plus soft. Mais il y est quand même. Histoire de leur montrer que je ne laisse rien tomber.
C’était mon anamnèse et mon présent actuellement.
[Je précise que c’est mon vécu, mon histoire. Pour ceux-celles qui sont en questionnement, c’est avec votre passé que ça se passe. Mon histoire et mes comportements d’enfants ne s’appliquent pas à tous.]
Une réflexion sur “ L’anamnèse jusqu’à maintenant. ”
Pour le poids si tel est ton souhait d’en perdre, je peux te donner quelques conseils que j’applique moi-même. Déjà la première chose est de ne pas se priver car au final ton corps va stock de plus en plus et se venger, néanmoins faut pas non plus manger tout est n’importe quoi. Déjà tout ce qui est fast food genre mc do, quick faut freiner et si l’envie t’en prends max 1 par mois mais pas non plus à remplir le plateau à ras bord. Chez toi remplace les soda par de l’eau et ne grignote pas entre les repas. Le sport est un plus mais faut y aller par etape sans quoi tu va vite te décourager. Enfin le truc ultime c’est ne pas avoir de remord ou culpabilisé quand tu fais un excès en semaine. Sinon un petit truc pour surveiller ton évolution, c’est de tenir un carnet avec ton poids puis chaque semaine de préférence au matin avant le déjeuner et après le passage au cabinet, tu te pèse.
Je ne dis pas que ce sera de tout repos, car au début ce sera très dure. Moi j’ai commencer mi-janvier 2014 avec un poids de 105.2 kg et aujourd’hui je pèse environ 81.5 kg. Bon après c’est ce que j’ai faite car les soit disant régimes miracle des pubs sa marche un temps après tu reprends aussi vite.