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Mon identité Neurogenre

9 septembre 2020 - Témoignages

(J’ai de nouveau piqué un fil Twitter à @DreamerKesael pour le poster ici, toujours avec son accord)

Ça fait un moment que j’ai envie d’en parler, j’ai déjà abordé le sujet dans un cercle privé donc c’est la première fois que j’en parle en public. J’avoue avoir beaucoup de mal à poser des mots sur ce que je vis, je vais essayer d’être clair mais n’hésitez pas si vous avez des questions !

Depuis tout jeune mon identité s’est construite autour de mes troubles mentaux, elle dépend entièrement d’eux, et non de la société (même si cette dernière a pu jouer un rôle à un moment donné). Ayant un TDI, je n’ai pas toujours été celui que je suis aujourd’hui.

Avant, il y avait quelqu’un d’autre au contrôle du corps. Cette personne était perçue et considérée comme femme et ceci lui convenait. Puis il y a eu les traumas. Les alters. Les switch. Et cette personne a disparu pour me laisser sa place.

Je n’ai donc pas toujours été un mec trans, pas du point de vue de la société en tout cas puisque mon identité actuelle résulte de multiples traumas. Puis il y a eu la schizophrénie. Et là, c’est plus compliqué.

Je ne m’identifie absolument pas comme une femme, ça c’est clair et net. Mais est-ce que pour autant je me reconnais dans le rôle sociétal attribué aux hommes neurotypiques ? Non. Parce-que c’est un rôle qui ne correspond pas à ma réalité de personne malade mentale.

Mon genre est un spectre sur lequel je me déplace en fonction de mon état. Parfois il n’existe pas, parfois je sais parfaitement ce que je suis. Quand le corps est malade, en crise, que j’ai l’impression de disparaître je ne possède même plus d’identité.

Il y a un autre aspect de tout ça dont je ne parle jamais ici. Je me considère également xénogenre. Pas totalement humain. Je ne sais pas à qui est-ce que je dois ça, au TDI ou à la schizophrénie mais parfois j’ai des membres fantômes, des oreilles sur ma tête, fréquemment.

Sans doute est-ce un délire parmis tant d’autre j’en suis très conscient mais cela contribue à former mon identité, ce que je suis. Aux yeux de la société je ne sais pas comment j’apparais, je suis incapable de me projeter et de le savoir surtout que j’ai un passing aléatoire.

Mon vécu, c’est donc la schizophrénie, le TDI, les traumas, une identité fragmentée qui évolue au cours du temps et qui ne colle pas aux normes d’une société neurotypique et valide. Mais bon, tout ça, il faut le masquer, il faut bien que je choisisse comment je veux être perçu.

Ce que je raconte n’a peut-être aucun sens pour vous, c’est très, très dur de sortir tout ça de ma tête, les mots et les pensées s’emmêlent pendant que les voix y vont de leurs commentaires et je sens que je risque de plonger dans une énième crise rien qu’en abordant ce sujet.

Et pourtant c’est quelque chose qui me tenait à cœur bien que je sache pertinemment à quoi je m’expose en parlant de quelque chose de si intime, je me sens vulnérable.

Je vais m’arrêter là je ne me sens pas capable d’approfondir d’avantage mais si quelqu’un souhaite parler des identités neurogenres, vous êtes les bienvenu-es !

PS : Je n’ai pas un vécu de mec trans, c’est faux, ce n’est pas ma réalité. Je ne suis même pas sûr d’être un mec trans au final. Pour moi ça n’a pas de sens, c’est juste un énième rôle que je dois jouer, une énième étiquette que l’on m’impose.

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